Comment construit-on une nouvelle commune ?

Le 27 septembre 2020, la population de Blonay et de Saint-Légier – La Chiésaz s’est prononcée, certes à une très courte majorité, favorablement à la fusion entre les deux communes pour créer la nouvelle entité Blonay – Saint-Légier. Mais attention: il s’agit d’une fusion administrative et politique. On ne peut fusionner des identités sur commande. Cette identité commune se créera toute seule avec le temps. En attendant, nous habitons toujours à Blonay ou à Saint-Légier, comme les gens habitent toujours à Epesses ou à Chernex, et non à Bourg-en-Lavaux ou à Montreux. Ainsi, il ne devrait y avoir aucun bouleversement dans la vie quotidienne de la population.

Mais concrètement, comment se passe la création de la nouvelle commune fusionnée ?

 

Faire fonctionner la nouvelle commune

Assurer les prestations

La première étape est de permettre à la nouvelle commune de fonctionner et d’offrir les prestations existantes à la population. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la convention de fusion est relativement succincte et ne donne aucune vision d’avenir. Son unique but est d’assurer le bon fonctionnement de la nouvelle administration communale. La vision à long terme, la stratégie et leur implémentation seront développées par la suite avec les nouvelles autorités.

 

Définir la structure du personnel

Tout d’abord, il faut structurer l’administration. Ceci a été fait et communiqué dans le Comm’une Info 58, p4. Pour garantir l’impartialité et éviter tout conflit, les deux municipalités actuelles ont piloté l’exercice, mais sous la houlette de la société Compas Management Services (voir Comm’une Info 56, p13) et des deux secrétaires municipaux. Ainsi, la commune sera gérée par sept services, dirigés par sept chefs de service (liés à sept municipaux) et douze chefs de secteur. Comme promis dans la convention de fusion, dans ces services et secteurs, chacun trouvera sa place. Pour assurer la meilleure adéquation, Compas a effectué des entretiens individuels avec chaque collaborateur.

 

Attribuer les locaux

La convention de fusion définit le siège de la nouvelle commune à Blonay. La loi nous oblige à choisir une des deux communes, ce qui ne veut pas dire que toutes les employées et tous les employés déménageront à Blonay. La Maison de Commune de Blonay est grande, mais pas suffisamment pour accueillir tous les services, soit deux fois plus de monde. La répartition des services dans les locaux sera la prochaine étape. Des travaux de faible importance sont à planifier, tout comme la phase de déménagement.

 

Unifier l’informatique

Comme une entreprise, une administration communale travaille avec un grand nombre d’outils informatiques. L’environnement logiciel de chaque commune a grandi au fil du temps, mais pas dans la même direction. Un des grands défis est donc l’harmonisation informatique, y compris la migration de toutes les données pour permettre à la nouvelle commune de partir sur des bases saines. Des formations seront évidemment nécessaires.

 

Procédures et processus

De la même manière que pour l’informatique, des manières de faire ont été adoptées par les services de nos deux communes. Quatre groupes de travail, sous la conduite de municipaux du comité de pilotage, planchent sur l’unification des procédures et des processus pour adopter ceux de la nouvelle commune au 1er janvier. Étape très importante, elle requiert beaucoup de ressources en interne.

 

Créer l’identité

Les armoiries ont été un grand point d’accroche pendant la campagne sur la fusion. Celles-ci choisies, la nouvelle commune doit penser à son marketing, à son identité visuelle et à sa communication, que ce soit sur son site internet, les réseaux sociaux ou des événements. Cela peut paraître ridicule, mais vous ne voulez pas recevoir une lettre ou une facture de la nouvelle commune avec l’en-tête de l’ancienne.

 

Élire les autorités

Entre septembre et novembre, la population des deux villages élira ses nouvelles autorités, sa municipalité et son conseil communal. Vous avez certainement déjà constaté une croissance dans les activités des différents partis politiques.

 

Créer un avenir pour la commune

Développer la vision et la stratégie

La proposition de fusion des deux municipalités a été largement critiquée parce qu’elle ne contenait aucun projet de société, aucun plan pour l’avenir. La raison est que ce n’était pas l'objectif du moment. Une fois les autorités en place, ce grand chantier débutera. La commune doit se doter d’une vision (qu’est-ce qu’elle veut accomplir, quel est l’impact qu’elle veut avoir?), d’une stratégie (comprendre les envies et les besoins de la population et aligner l’organisation, les prestations et les investissements pour créer un résultat désirable pour la population et la commune) et d’un plan de législature (actions concrètes pour réaliser la stratégie). Ce travail se veut participatif. La population et les différents groupes d’intérêts doivent être associés à la discussion pour aboutir à un large consensus. Il s’agit notamment de relever les craintes de la population par rapport à la fusion et à l’avenir de notre environnement.

 

Revoir les règlements

En dernier lieu, la commune doit se munir d’un ensemble de règlements modernes et adaptés aux défis actuels et à venir. La convention de fusion définit les règlements à utiliser à partir du 1er janvier 2022, mais ceux-ci devront être revisités pendant la première législature. Nous avons ici une excellente opportunité de dépoussiérer tous les vieux règlements.

 

Conclusion

Les défis sont de taille, mais les opportunités le sont aussi. Nous nous réjouissons de contribuer de manière active et constructive à la création de cette nouvelle entité qui permettra à nos deux villages de fleurir dans le paysage vaudois et à la population de bénéficier d’une excellente qualité de vie sur le long terme.